lundi 26 septembre 2011

Beurrier breton (un autre modèle)

Il a déjà été question de beurriers bretons ici pour conserver le beurre dans de l'eau salée, hors réfrigérateur.
Là, le principe est différent : le beurre ne baigne pas dans l'eau, mais bénéficie de la fraîcheur produite par la poterie gorgée d'eau.
Il s'agit d'une terre cuite non vernissée, une "cloche" en double épaisseur ( doubles parois avec réservoir d'eau qu'on remplit par les trous sur le dessus). Comme l'objet est poreux, l'eau va faire "transpirer " la poterie et créer de la fraîcheur suffisante pour garder le beurre à bonne consistance. Selon la température extérieure, le réservoir sera plus ou moins vidé rapidement, ça se voit à l'aspect de la terre cuite qui redevient toute sèche (on a quand même quelques jours de marge).
C'est grâce à ce forum que j'ai appris son existence... 
                                                            ( un modèle complet, source )
 ... Pour me rendre compte que j'en avais un, dont j'ignorais complètement l'usage et que je gardais en tant que "bel objet" ! Il manquait la coupelle, facilement remplaçable par une assiette
(comme quoi ça peut avoir du bon de ne pas se désencombrer trop précipitamment !)
Dès que le réservoir a été rempli (par les trous sur le dessus), la poterie s'est mise à transpirer et à reprendre du service après plusieurs décennies... Hélas, pour peu de temps car un objet lui est malencontreusement tombé dessus et a provoqué un éclat, difficilement réparable...
Le cas a été examiné à mon atelier de poterie et la réparation s'est opérée sous forme de motifs fixés à la colle. J'en ai profité pour lui fabriquer une coupelle et le beurrier a repris ses activités !
On voit bien la différence entre la partie sèche et la partie humide.


Le beurre est à consistance idéale et il n'y a pas les inconvénients de l'autre système
beurre qui se détache de son compartiment et baigne dans l'eau, eau à changer...
 


13 commentaires:

  1. Hm, j'en ai vu un sur un vide-grenier, j'étais sûre que c'était un beurrier, disons, je le "sentais" en voyant l'objet. J'ai demandé au gars, il m'a répondu qu'il ne savait pas trop, qu'on lui avait dit que c'était pour mettre les olives... J'aurais dû écouter mon instinct :-) Merci à toi d'avoir confirmé mon intuition. J'utilise de plus en plus la terre cuite pour "rafraîchir", ça marche super bien :-)

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  2. Je fais aussi de la poterie. Tu me donnes carrément envie d'essayer même si je vois mal pour l’instant comment faire les parois double. Mais c'est un bon challenge pour ce début de saison.
    Merci pour cette astuce !

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  3. Ivy, j'espère que tu auras l'occasion d'en recroiser un ! Comment utilises-tu la terre cuite pour rafraîchir, ça m'intéresse !

    Kinoui : j'en ai plusieurs en cours de réalisation ;-) ça sera la surprise de voir s'ils fonctionnent. J'ai essayé avec 2 moules de bols, plus une bande pour les relier. Le pb c'est que celui "du dessus" ne s'affaisse pas et qu'il y ait la place pour l'eau... Je vais voir ce que ça donne avec des plaques et sous forme de 2 boîtes... à suivre !!

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  4. Je n'avais pas vu ta réponse cerise ! Alors, qu'est-ce que ça a donné ?

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  5. ça attend la cuisson, on a un four "collectif" ;-) à suivre !

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  6. Sur la photo qui montre l’intérieur de la cloche (la vue de dessous), on voit au sommet un renfoncement. S’agit-il d’un trou ?
    Et si oui, quelle est son utilité ? Sert-il à diffuser doucement de l'eau à l'intérieur de la cloche ?
    D'autre part, j'ai vu des assiettes pour ces beurriers, qui portaient trois trous dans leur circonférences ? Y a-t-il donc aussi des "assiettes à double fond" ou bien ces 3 trous servent ils à drainer un possible excédent d'eau ?

    Merci d'avance

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  7. Le creux à l'intérieur correspond au bouchon qui est troué mais comme vous dites c'est pour l'évaporation car le remplissage se fait par les deux gros trous.
    Pour l'assiette, je n'ai malheureusement pas celle d'origine, je ne sais pas s'il existait des assiettes à double fond, ou conçues pour être posées sur une autre de façon à recueillir un excès d'eau éventuel, dommage que sur la 1ere image -qui n'est pas de moi- on ne voie pas le détail de l'assiette qui a tout de même l'air épaisse, peut-être le signe d'une double épaisseur ?

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  8. http://tinyurl.com/beurrier

    À cette adresse, on voit bien l'assiette avec ses trois mystérieux trous. Si quelqu'un pouvait nous éclairer sur leur utilité !

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  9. Merci pour le lien, c'est génial. Pour moi c'est bien que l'assiette est creuse aussi. On peut donc la remplir d'eau par les trous comme pour la cloche. Très très intéressant, ça faisait donc un ensemble bien réfrigérant.

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  10. Hypothèse supplémentaire: ces trous servent à contrer un désagrément - les moisissures. On retrouve ce problème de moisissures avec d’autres ustensiles en terre cuite (germoirs, tajine).
    Une bonne aération en est le remède. Si cette hypothèse est la bonne, alors on se retrouverait avec un système à l'inverse du beurrier breton qui isole de l’air pour éviter au beurre de rancir.
    Cela signifierait donc que les cloches avec assiettes à trous serviraient plutôt aux fromages (qui ne craignent pas les moisissures puisqu’ils sont le plus souvent produits par des moisissures !), ou alors si on utilise ces assiettes à trou pour garder le beurre frais, il faut supposer que la coupelle en verre recevant le beurre se verrait adjoindre un couvercle (pour éviter que le beurre ne rancisse). Cela serait un peu comme les poupées russes, et je ne trouve pas cela si invraisemblable puisque le beurrier breton est déjà une espèce de poupée russe :)

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  11. D'après ce qu'en dit Yves Fattori dans "L'autrefois des cuisines de Provence, cheminées, potagers, piles, objets et ustensiles..." (Édisud-2003)
    http://simplicite-culinaire.blogspot.fr/2011/11/beurrier-suite.html
    le récipient intérieur n'avait pas de couvercle, mais il faudrait en être sûr. Je penche aussi pour la conservation des fromages, ou alors pour un usage vraiment quotidien du beurre. Chez moi on l'utilise vraiment très peu, même si je prends un tout petit pain de beurre il "traîne", du coup je l'oublie que ce soit dans l'eau ou dans le beurrier à parois-réservoir et il y a tôt ou tard des moisissures.

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  12. Au sujet des moisissures, j'ai fait l'acquisition d'un beurrier à parois d'occasion.
    Un nid à moisissure. J'ai essayé avec un succès limité : le vinaigre, puis l'alcool à brûler pour éradiquer le problème.
    Ce qui a finalement été une vraie solution : mettre le beurrier sec, dans un four à micro-ondes et l'y laisser à température maximale pendant 10 minutes. On constate avec étonnement que de la vapeur se dégage et que le beurrier même sec contient encore pas mal d'humidité.
    La solution est en tout cas radicale (plus de picotements aux yeux et au nez en présence du beurrier).

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  13. Bonne idée ! ça me fait penser aux moisissures dans les germoirs en terre, des fois c'est embêtant à éradiquer... ça pourrait être une solution radicale aussi...Je n'ai pas eu ce souci à ce point et je n'ai pas de micro-ondes mais je pourrais deamnder autour de moi à l'occasion ;-)

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